Aujourd’hui qu’un avant-projet de loi sur l’urbanisme est en phase de maturation, il est important d’anticiper sur son opérationnalisation en apprêtant un contexte favorable à son entrée en application.
Le contenu
Les maitres-mots de cet avant-projet de loi historique focalisent sur la durabilité (transition énergétique, vulnérabilité, éco-quartier, ville verte), le projet urbain (partenariat public/privé, implication citoyenne, intelligence sociale, transversalité, la concertation) et sur la bonne gouvernance (stratégie, financiarisation, conduite des projets, droit, document, procédures).
Il est aussi question de la nécessité de renouveler et de dynamiser la pratique de l’urbanisme par la capitalisation des expériences acquises et d’innover en adoptant de nouvelles approches.
Préconisations
A l’approche de la promulgation de cette loi sur l’urbanisme, il est important de faire en sorte que l’urbanisme regagne sa place comme discipline qui focalise sur la fabrication de la ville et des territoires urbains, en guidant leur croissance, en préservant les équilibres socio-économiques et environnementaux et en réactualisant leurs fonctions dans un intérêt collectif.
L’urbanisme doit cesser d’être une pratique d’apprentis.
Il doit cesser d’adopter des approches dérogatoires visant des objectifs étroits et privés.
Il est important que l’urbanisme revienne aux urbanistes.
Il est important que la ville revienne à ses habitants.
L’avant-projet de loi sur l‘urbanisme adopte une position claire et favorable pour une implication effective des citoyens dans la conception de leur ville. il est important de valoriser la PROFESSION d’URBANISTE.
Il est à rappeler que les missions et les tâches de l’urbaniste sont universellement consacrées. Analyser, diagnostiquer, problématiser, programmer, concevoir et gérer l‘espace urbain sont des tâches fondamentales qui s’accomplissent dans une logique de synthèse à partir de travaux d’équipes pluridisciplinaires.
Ainsi ce corps doit émerger dans le champ professionnel, pour apporter sa compétence et prendre ses responsabilités sur la scène urbaine.
L’exercice est appelé à respecter la déontologie de la profession d’urbaniste.
En principe l’urbaniste se consacre à sacraliser l’intérêt collectif, à promouvoir le bien-être des habitants et à observer une éthique rigoureuse en accomplissant ses missions dans le respect du droit.
Il est important par conséquent d’accorder un intérêt particulier à la formation et à la qualification des futurs urbanistes.
La formation doit viser à doter les apprenants des principes de connaissances fondamentales et de l’outillage et méthodes nécessaires à la pratique de l’urbanisme.
A ce niveau le futur urbaniste doit acquérir les compétences de base avant son immersion dans le contexte socio-professionnel.
Dans ce sens, les stages pratiques et l’insertion dans le milieu professionnel (au-delà du cursus universitaire) demeurent essentiels à l’acquisition des compétences et des aptitudes à acquérir pour exercer la profession. (Il est aussi important de maintenir un encadrement des jeunes diplômés -jeunes urbanistes- dans la vie professionnelle avant la qualification).
La formation peut être aussi envisagée dans une approche de recyclage (sous formes de spécialités, comme exemples; gestions des sols et du foncier, génie urbain, transports, aménagement des espaces verts, gestion du patrimoine urbain… ), pour des profils proches de la discipline urbanisme (architectes, gtu, aménagement urbain..).
Une ville, un territoire urbain ne peuvent évoluer harmonieusement sans un urbanisme cohérent et sans urbanistes qualifiés.
